Rencontre Jean-Christophe Attias et Delphine Horvilleur à l’IESR, le 20 mai 2014, à 18h30
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Dans le cadre des rencontres-débats de l’IESR,

Jean-Christophe Attias présentera Penser le judaïsme (CNRS Éditions, 2013)

et Delphine Horvilleur En tenue d’Ève : féminin, pudeur et judaïsme (Grasset, 2013)

Discutant : Philippe Gaudin (IESR-EPHE)

Mardi 20 mai 2014, à 18h30, à l’auditorium du Bâtiment France, 190 avenue de France, Paris 13e. Métro : Quai de la Gare

Entrée libre

Penser le judaïsme surprendra par sa liberté de ton. Cultivant à la fois empathie et distance critique vis-à-vis de son objet d’étude, Jean-Christophe Attias livre là une œuvre à la fois érudite et personnelle.

Loin des tentations du repli communautaire, pas davantage enclin à sacrifier à la frilosité du savant, il n’explore pas seulement le passé du judaïsme. Il interroge aussi son présent et s’inquiète de son avenir. Il le pense à la fois en chercheur, en Juif et en citoyen. Quitte à toucher des questions explosives, impasses du dialogue interreligieux ou ambiguïtés des rapports entre judaïsme et sionisme.

Un plaidoyer pour une approche audacieuse et exigeante du judaïsme, affrontant sans complexes les grands défis de l’heure.

 

 

 

 

 

 

 

Les discours religieux fondamentalistes actuels expriment une obsession croissante de la pudeur des femmes. Réduite aux parties de son corps susceptibles d’éveiller le désir, la femme est « génitalisée » à outrance. Faut-il alors couvrir sa nudité ? Faut-il la renvoyer à son destin : le voilement ?

Delphine Horvilleur analyse successivement les sens de la pudeur et de la nudité, l’obsession du corps de la femme et sa représentation comme « être orificiel » pour proposer une autre interprétation de la tradition religieuse. Elle met à mal les lectures qui font de la femme un être tentateur, et de la pudeur l’instrument de sa domination. Ainsi nous montre-t-elle comment la nudité recouverte d’Adam, d’Eve ou de Noé, renvoie à une culture du désir et non à une volonté de le tuer. Comment le voile est à l’origine destiné, non à rejeter, mais à approcher l’autre. Comment le féminin concerne aussi les hommes qui endossent, dans la prière et la pratique judaïques, les attributs des femmes et du maternel. On découvre alors, dans cette plongée au cœur des grands monothéismes, un autre visage de la femme, de la pudeur, et de la religion.