Sophia Mappa
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Professeure associée à l’université Paris-Est Créteil (UPEC), chercheure associée au Centre Alberto-Benveniste

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Cursus

Née en 1948 en Grèce, Sophia Mappa a eu un parcours interdisciplinaire. Diplômée ès Lettres à l’université d’Athènes (1967-1971), elle a fait une licence en Sociologie à l’université Paris VIII (1971-1972) et a poursuivi ses études à l’École pratique des hautes études, où elle a obtenu le Diplôme Supérieur en Sciences Économiques, Sociales et Juridiques en 1974. Elle a réalisé une thèse de 3e cycle en Histoire Sociale à l’EHESS (1975-1980) avec une étude sur la conscience et l’idéologie de la nation chez les Grecs de l’Empire ottoman et du territoire grec, entre 1850 et 1922. Elle a poursuivi ce parcours entre 1994 et 1998 avec une formation philosophique en tant qu’auditeur libre au séminaire de Marcel Gauchet. En 2003, elle a obtenu l’habilitation à diriger des recherches en sciences sociales, avec une « critique de la neutralité axiologique ».

Elle a travaillé comme consultante à l’UNESCO (1977-1981) avec des travaux sur la culture et des recherches sur le patrimoine culturel grec. Entre 1981 et 1985, elle a été chargée de Conférences à l’EHESS avec des enseignements sur la perception de l’identité parmi les Grecs, les Juifs et les Arméniens de l’Empire ottoman entre 1850 et la « solution finale », en 1922. Elle a poursuivi cette problématique à l’OCDE, où elle a travaillé sur les migrations contemporaines et les politiques « multiculturelles ». C’est au sein de cet organisme qu’elle a commencé à étudier les questions de « développement » des pays du Sud, conçues et financées par les pays du Nord. En 1986, elle a pris la direction du Forum de Delphes, organisme international de recherches et de débats entre les intellectuels des pays de l’OCDE et des pays du Sud qu’elle a fondé en 1984 et a dirigé jusqu’à la fin de 2009. Depuis 2003 elle est chercheure au LARGOTEC (Laboratoire de recherche sur la gouvernance publique : communication et territoires) et depuis 2006 professeure des Universités associée à l’université Paris-Est, Créteil.

Recherche

Orientée très tôt vers les relations internationales des pays occidentaux, notamment européens, avec les pays du Sud, elle a exploré un large éventail des politiques de coopération au développement : économiques, politiques, sociales, éducatives, sanitaires.   Se positionnant explicitement dans une filiation intellectuelle avec les premiers penseurs de la modernité (XVIIe et XVIIIe siècles) et au-delà avec la philosophie, la sociologie compréhensive et l’anthropologie culturelle (Max Weber, Cornélius Castoriadis, Claude Lévi-Strauss, Louis Dumont, Marcel Gauchet…), son champ de recherche privilégié  est l’analyse historique et comparative de la culture et des différences culturelles.  Partant de l’hypothèse que les sociétés sont des créations historiques particulières, elle a  exploré la spécificité de la modernité occidentale (qui se veut universelle)  en utilisant comme miroir certaines sociétés africaines, du Nord et du Sud qui ont inventé d’autres significations imaginaires pour vivre ensemble. Parmi ses objets de recherche on peut mentionner le rapport à l’économie et à l’activité économique, le rapport au politique, au pouvoir, au savoir, à la maladie et à la santé, au changement, etc. en Europe et en Afrique. Depuis quelques années, elle étudie les mutations anthropologiques en Europe, à travers l’analyse de l’individu, du collectif et de l’institution du pouvoir.  Elle travaille actuellement sur la société civile et sur les affinités des pouvoirs, économique, politique et religieux.

Publications

Sophia Mappa a publié et dirigé une vingtaine de livres dont certains ont été traduits en grec et en anglais. Elle a écrit des chapitres dans des ouvrages collectifs. Parmi les plus récents, il convient de mentionner : Les Impensés de la gouvernance : la société civile, réponse à la crise ?, Paris, Karthala, 2009 ;  Quelles gouvernances au Nord et au Sud : les rapports au pouvoir, Paris, Forum de Delphes, 2008 ; « Légalité et légitimité au Nord et au Sud : les mots et les choses » dans Séverine Bellina (éd.), La Gouvernance démocratique. Un nouveau paradigme de développement ?, Paris, Karthala, 2008 ;  Le Savoir occidental au défi des cultures africaines, Paris, Karthala, 2005.

Enseignements

Depuis 1982, Sophia Mappa a assuré des enseignements à l’EHESS et d’autres universités françaises (Dauphine, université de Strasbourg, Paris VIII) et européennes (universités de Lausanne, de Genève, d’Athènes) sur les questions des cultures et des différences culturelles, de l’institution du social, du pouvoir politique, etc.  Ses enseignements à l’université Paris-Est portent sur les fondements du capitalisme en comparaison avec les fondements des systèmes économiques des sociétés qui bénéficient de l’aide occidentale, sur les politiques des conditionnalités démocratiques et celles de gouvernance, et sur la socio-économie de la mondialisation.

Action citoyenne

Elle participe à des réseaux citoyens qui mettent la réflexion au service de l’institution de la cité à travers des débats publics. Elle préside DelphAgora,  organisme international, qui vient d’être fondé pour penser la crise occidentale et promouvoir l’intelligence collective autour des mutations sociales et culturelles en cours au niveau international.

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